French version below
Zeid alarmed by recent upsurge in arrests, detention and
killings in Burundi
GENEVA (28 September 2015) – UN High Commissioner for
Human Rights Zeid Ra’ad Al Hussein on Monday reported an alarming upsurge in
arrests, detention and killings in Burundi since the beginning of September.
“Almost every day, dead bodies are found lying on the
streets of some of Bujumbura’s neighbourhoods. In many cases, the victims
appear to have been killed by a bullet fired at close range. The bodies
sometimes show signs of torture and are typically found with their hands tied
behind their backs,” Zeid said.
“Reports suggest that many of these people had been
arrested by the police or by the National Intelligence Agency (SNR) prior to
their deaths. This succession of unexplained killings, and the widespread
perception that they may be linked to State institutions, is instilling a deep
sense of fear within the population, especially in neighbourhoods known to be
supportive of the opposition,” he added.
Since April 2015, the UN Human Rights Office has
registered 134 killings as well as hundreds of cases of arbitrary arrest and
detention, including 704 arrests since the beginning of September alone. In
many cases, people are released after a few days. However, others sometimes
stay in pre-trial detention for months on end, far beyond the maximum duration
allowed by national and international law.
“We have seen an intensification of search operations
allegedly aimed at seizing illegal weapons, in specific neighbourhoods of
Bujumbura and in other parts of the country,” the High Commissioner said.
“Young adults seem to be particularly targeted, with many of them alleging they
were accused by the authorities of intending to join rebel groups based in
neighbouring countries.”
“In Bujumbura, the police often surround a specific
neighbourhood, blocking all entry and exit points while they carry out their
searches. Given these searches sometimes continue for several days, this method
raises serious concerns with regard to freedom of movement,” Zeid said.
Consistent accusations of looting and destruction of property by police during
such search operations have been received from diverse sources.
“My Office has documented more than 90 cases of torture
since April 2015,” Zeid said. “We have also been receiving many allegations of
torture carried out by the police or the SNR, with the reported aim of forcing
victims to confess to participation in an armed rebellion. The perpetrators of
both torture and killings appear, to date, to have enjoyed absolute impunity.”
“Because crimes as serious as extrajudicial executions
and torture are going unpunished, more people are looking to take the law into
their own hands. There is an increasing risk that spiralling tit-for-tat
violence will plunge the country back into its bloody past,” Zeid said, noting
that his team in Burundi has documented incidents of targeted attacks on
members of the opposition and civil society on one hand, as well on members and
supporters of the ruling CNDD-FDD party, their families, high-level Government
officials and military leaders on the other.
The large number of arrests has resulted in overcrowding
and deteriorating living conditions in prisons. Mid-September, some 87
civilians illegally detained in Mabanda military camp in Makamba province were
finally either released or transferred to a regular prison, following advocacy
efforts by the UN Human Rights Office team on the ground.
The High Commissioner also expressed concern at the
situation of 52 minors who are detained alongside adults during the day in
Rumonge Central Prison. He urged the Burundian authorities to transfer them to
a nearby re-education centre for children.
Zeid also noted that the security situation negatively
affects the daily lives of ordinary citizens, especially when it comes to their
rights to education and health, and has further weakened the country’s already
fragile economy. Many business have closed down or have been operating at a
reduced pace.
Zeid stressed the importance of the ongoing cooperation
with the Burundian authorities and urged them to fight against impunity.
ENDS
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Zeid Ra’ad Al Hussein alarmé par la hausse récente des
arrestations, détentions et meurtres au Burundi
GENEVE (28 septembre 2015) – Le Haut-Commissaire des
Nations Unies aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein a fait état lundi
d’une augmentation alarmante du nombre d’arrestations, de détentions et de
meurtres au Burundi depuis le début du mois de septembre.
« Presque chaque jour, des corps sans vie sont retrouvés
dans les rues de certains quartiers de Bujumbura. Dans de nombreux cas, les
victimes semblent avoir été tuées par des balles tirées à bout portant. Leurs
corps portent parfois des traces de torture et sont souvent retrouvés les mains
liées dans le dos », a déclaré le Haut-Commissaire.
« Des rapports suggèrent que nombre de ces personnes
avaient été arrêtées par la police ou par le Service national de renseignement
(SNR) avant leur mort. Cette succession de meurtres inexpliqués et l’impression
largement répandue qu’ils pourraient avoir un lien avec les institutions
étatiques instillent une peur profonde au sein de la population, en particulier
au sein des quartiers connus pour leur soutien à l’opposition », a-t-il ajouté.
Depuis avril 2015, le Haut-Commissariat a enregistré 134
meurtres ainsi que des centaines de cas d’arrestations et de détentions
arbitraires, dont 704 arrestations depuis début septembre. Les personnes
arrêtées sont généralement relâchées après quelques jours, mais certaines
restent en détention préventive pendant des mois, bien au-delà de la durée
maximale autorisée par la législation nationale et internationale.
« Nous assistons à une intensification des opérations de
recherche dans certains quartiers de Bujumbura et dans d’autres parties du
pays, avec pour but présumé la saisie d’armes illégales », a déclaré le
Haut-Commissaire. « Les jeunes adultes semblent être particulièrement ciblés.
Nombre d’entre eux déclarent avoir été accusés par les autorités de vouloir
rejoindre les rangs de groupes rebelles dans les pays voisins. »
« A Bujumbura, le plus souvent, la police encercle un
quartier précis et bloque tous les points d’entrée et sortie pendant
l’opération de recherche. Comme ces opérations durent parfois plusieurs jours,
cette méthode soulève de sérieuses questions en termes de liberté de mouvement
», a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein. Des accusations répétées de pillage et de
destruction de biens par la police lors de ces perquisitions ont été reçues de
diverses sources.
« Mon bureau a documenté plus de 90 cas de torture depuis
le mois d’avril 2015 », a indiqué Zeid Ra’ad Al Hussein. « Nous avons aussi
reçu de nombreuses allégations de tortures qui auraient été perpétrées par la
police ou le SNR, avec pour but présumé de contraindre les victimes à avouer
leur participation à la rébellion armée. A ce jour, les auteurs de ces tortures
et de ces meurtres ont bénéficié d’une impunité totale. »
« Des crimes aussi graves que des exécutions
extra-judiciaires et des tortures ayant lieu et demeurant impunis, davantage de personnes sont tentées
de faire justice elles-mêmes. Il existe un risque croissant de voir cette
spirale de représailles violents ramener le pays vers son passé sanglant », a
déclaré le Haut-Commissaire. Celui-ci a aussi noté que son équipe au Burundi
avait documenté des cas d’attaques ciblées contre, d’un côté, des membres de
l’opposition et de la société civile, et de l’autre, des membres et des
partisans du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, leurs familles, des hauts
fonctionnaires et des responsables militaires.
Le grand nombre d’arrestations a conduit à une
surpopulation carcérale et aggravé les conditions de vie dans les prisons.
Mi-septembre, quelque 87 civils détenus illégalement dans le camp militaire de
Mabanda, dans la province de Makamba, ont été finalement soit relâchés soit
transférés dans une prison ordinaire, suite au plaidoyer de l’équipe du
Haut-Commissariat présente sur place.
Le Haut-Commissaire a aussi fait part de sa préoccupation
devant la situation de 52 mineurs qui sont détenus avec des adultes pendant la
journée dans la prison centrale de Rumonge. Il a exhorté les autorités
burundaises à les transférer dans un centre de rééducation pour enfants situé à
proximité.
Zeid Ra’ad Al Hussein a aussi noté que la situation
sécuritaire avait un impact négatif sur la vie quotidienne des citoyens
ordinaires, notamment en termes de droits à l’éducation et à la santé, et avait
affaibli la situation économique déjà fragile du pays. De nombreuses
entreprises ont d’ores et déjà fermé leurs portes ou réduit leurs activités.
Le Haut-Commissaire a souligné l’importance de la
coopération en cours avec les autorités burundaises et les a exhortées à lutter
contre l’impunité.
FIN
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