French version below
UN Human Rights Chief alarmed by Thai Government’s adoption
of potentially unlimited and “draconian” powers
GENEVA (2 April 2015) – UN High Commissioner for Human
Rights Zeid Ra'ad Al Hussein on Thursday expressed alarm at the Thai military
Government’s announcement that it has invoked an article of the Interim
Constitution that bestows unfettered authority on the head of the military
government. The article grants sweeping law enforcement powers over the
civilian population to military personnel, potentially overriding a wide range
of human rights guaranteed under national and international law.
On Wednesday, the military Government of Prime Minister
General Prayuth Chan-ocha was granted permission to revoke martial law, and
replace it with extraordinary powers under article 44 of the Interim
Constitution.
“Normally I would warmly welcome the lifting of martial law
– and indeed strongly advocated for it to be lifted in Thailand,” the High
Commissioner said. “But I am alarmed at
the decision to replace martial law with something even more draconian, which
bestows unlimited powers on the current Prime Minister without any judicial
oversight at all. This clearly leaves
the door wide open to serious violations of fundamental human rights. I appeal
to the Government to ensure that these extraordinary powers, even if provided
for by the Interim Constitution, will nevertheless not be exercised
imprudently.”
Under an Order published by the National Council of Peace
and Order (NCPO) elaborating the application of article 44, military personnel
down to the rank of Second Lieutenant may be appointed as “peace and order
maintenance officers” with sweeping law enforcement powers, including to
search, arrest and detain without judicial oversight. In addition, they will be
empowered “to conduct any other action” as ordered by the NCPO.
Article 44 effectively allows the head of the NCPO, General
Chan-ocha, to issue any legislative, executive or judicial order. Such orders,
and any action based on them, would automatically be deemed legal,
constitutional and conclusive.
Even violations of human rights under
international and existing national laws would be considered legal, and no
avenues of accountability could be pursued. The peace and order maintenance
officers are provided with immunity from criminal, civil, and disciplinary
liabilities for any action they may take while acting under these extraordinary
powers.
“The NCPO Order issued on Wednesday also annihilates freedom
of expression,” Zeid said. “It explicitly gives these military peace and order
maintenance officers the authority to prohibit ‘the reporting of news’ or sale
or distribution of books, publications, or any other medium that ‘may create
public fear or are intended to distort news and information to cause misunderstandings
which could affect national security or public order.
’ Freedom of assembly also
remains severely curtailed, with heavy punishment earmarked for protesters who
gather in groups of more than five.”
“In effect, this means the sweeping away of all checks and
balances on the power of the Government, rendering the lifting of martial law
meaningless,” Zeid said.
“I urge the Thai Government to comply with its obligations
under international human rights law and promptly restore normal civilian rule
of law, as it pledged to do after the coup in May last year,” Zeid said.
ENDS
For media enquiries please contact: Rupert Colville (+ 41 22
917 9767 / rcolville@ohchr.org) or Cécile Pouilly (+ 41 22 917 9310 /
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Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme alarmé par
l’adoption par le gouvernement thaïlandais de pouvoirs potentiellement
illimités et « draconiens »
GENEVE (2 avril 2015) – Le Haut-Commissaire des Nations
Unies aux droits de l'homme Zeid Ra’ad Al Hussein a fait part jeudi de sa
préoccupation après que le Gouvernement militaire thaïlandais ait annoncé avoir
invoqué un article de la Constitution provisoire conférant une autorité
illimitée au chef du gouvernement militaire.
Cet article accorde au personnel
militaire des pouvoirs coercitifs considérables sur la population civile,
bafouant potentiellement un large éventail de droits de l’homme garantis par le
droit national et international.
Mercredi, le Gouvernement militaire du Premier Ministre et
Général Prayuth Chan-ocha a obtenu l’autorisation de révoquer la loi martiale
et de la remplacer par des pouvoirs extraordinaires en vertu de l’article 44 de
la Constitution provisoire.
« En temps ordinaire, je saluerais chaleureusement la levée
de la loi martiale. J’ai d’ailleurs vivement plaidé en faveur de sa levée en
Thaïlande », a déclaré le Haut-Commissaire. « Mais je suis alarmé par la
décision de remplacer la loi martiale par quelque chose d’encore plus
draconien, qui confère des pouvoirs illimités au Premier Ministre actuel en
l’absence de tout contrôle judiciaire.
Cela laisse la porte grande ouverte à
des violations graves des droits de l’homme fondamentaux. J’appelle le
gouvernement à garantir que ces pouvoirs extraordinaires, bien que prévus par
la Constitution provisoire, ne seront pas exercés de manière imprudente. »
En vertu d’une ordonnance publiée par le Conseil national
pour la paix et l'ordre (NCPO) qui élabore la mise en application de l’article
44, les membres du personnel militaire à partir du grade de sous-lieutenant
peuvent être désignés « officiers de maintien de la paix et de l’ordre », avec
des pouvoirs coercitifs considérables, y compris celui de perquisitionner,
d’arrêter et de détenir en dehors de tout contrôle judiciaire. Ils auront, par
ailleurs, le pouvoir de « mener toute autre action » ordonnée par le NCPO.
L’article 44 permet effectivement au chef du NCPO, le
Général Chan-ocha, de rendre toute ordonnance législative, exécutive ou
judiciaire. De telles ordonnances ainsi que toute action se basant sur
celles-ci, seraient automatiquement considérées comme légales,
constitutionnelles et probantes. Même les violations des droits de l’homme au
regard des lois nationales et internationales existantes seraient considérées
comme légales et aucune voie de recours pour que des comptes soient rendus ne
pourrait être envisagée. Les officiers de maintien de la paix et de l’ordre
bénéficieraient de l’immunité pénale, civile et disciplinaire pour toute action
qu’ils pourraient entreprendre en vertu de ces pouvoirs extraordinaires.
« L’ordonnance du NCPO publiée mercredi annihile également
la liberté d’expression », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein. « Elle donne à ces
officiers militaires de maintien de la paix et de l’ordre l’autorité
d’interdire “la diffusion de nouvelles”, la vente ou la distribution de livres,
de publications ou de tout autre médium qui “pourrait susciter la peur du
public ou qui sont destinés à déformer les nouvelles et les informations afin d’engendrer
des incompréhensions qui pourraient toucher la sécurité nationale ou l’ordre
public”. La liberté de réunion demeure également sévèrement restreinte, avec de
fortes punitions pour les manifestants qui se réunissent en groupes de plus de
cinq personnes. »
« En pratique, cela signifie balayer tous les contrôles et
les équilibres sur l'exercice du pouvoir gouvernemental, privant ainsi de sens
la levée de la loi martiale », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein.
« J’exhorte le Gouvernement thaïlandais à respecter ses
obligations au regard du droit international des droits de l’homme et à
restaurer sans tarder l’état de droit normal et civil, comme il avait promis de
le faire après le coup en mai l’an dernier », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein.
FIN
Pour des informations additionnelles et des demandes des
médias, veuillez contacter Rupert Colville (+41 22 917 9767 ou
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