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03. 04. 2015.



French version below

UN Human Rights Chief alarmed by Thai Government’s adoption of potentially unlimited and “draconian” powers

GENEVA (2 April 2015) – UN High Commissioner for Human Rights Zeid Ra'ad Al Hussein on Thursday expressed alarm at the Thai military Government’s announcement that it has invoked an article of the Interim Constitution that bestows unfettered authority on the head of the military government.                 The article grants sweeping law enforcement powers over the civilian population to military personnel, potentially overriding a wide range of human rights guaranteed under national and international law.

On Wednesday, the military Government of Prime Minister General Prayuth Chan-ocha was granted permission to revoke martial law, and replace it with extraordinary powers under article 44 of the Interim Constitution.

“Normally I would warmly welcome the lifting of martial law – and indeed strongly advocated for it to be lifted in Thailand,” the High Commissioner said.  “But I am alarmed at the decision to replace martial law with something even more draconian, which bestows unlimited powers on the current Prime Minister without any judicial oversight at all.                                                                This clearly leaves the door wide open to serious violations of fundamental human rights. I appeal to the Government to ensure that these extraordinary powers, even if provided for by the Interim Constitution, will nevertheless not be exercised imprudently.”

Under an Order published by the National Council of Peace and Order (NCPO) elaborating the application of article 44, military personnel down to the rank of Second Lieutenant may be appointed as “peace and order maintenance officers” with sweeping law enforcement powers, including to search, arrest and detain without judicial oversight. In addition, they will be empowered “to conduct any other action” as ordered by the NCPO.  

Article 44 effectively allows the head of the NCPO, General Chan-ocha, to issue any legislative, executive or judicial order. Such orders, and any action based on them, would automatically be deemed legal, constitutional and conclusive. 
Even violations of human rights under international and existing national laws would be considered legal, and no avenues of accountability could be pursued. The peace and order maintenance officers are provided with immunity from criminal, civil, and disciplinary liabilities for any action they may take while acting under these extraordinary powers.

“The NCPO Order issued on Wednesday also annihilates freedom of expression,” Zeid said. “It explicitly gives these military peace and order maintenance officers the authority to prohibit ‘the reporting of news’ or sale or distribution of books, publications, or any other medium that ‘may create public fear or are intended to distort news and information to cause misunderstandings which could affect national security or public order.
’ Freedom of assembly also remains severely curtailed, with heavy punishment earmarked for protesters who gather in groups of more than five.”

“In effect, this means the sweeping away of all checks and balances on the power of the Government, rendering the lifting of martial law meaningless,” Zeid said.

“I urge the Thai Government to comply with its obligations under international human rights law and promptly restore normal civilian rule of law, as it pledged to do after the coup in May last year,” Zeid said.

ENDS

For media enquiries please contact: Rupert Colville (+ 41 22 917 9767 / rcolville@ohchr.org) or Cécile Pouilly (+ 41 22 917 9310 / cpouilly@ohchr.org).

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Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme alarmé par l’adoption par le gouvernement thaïlandais de pouvoirs potentiellement illimités et « draconiens »
  
GENEVE (2 avril 2015) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Zeid Ra’ad Al Hussein a fait part jeudi de sa préoccupation après que le Gouvernement militaire thaïlandais ait annoncé avoir invoqué un article de la Constitution provisoire conférant une autorité illimitée au chef du gouvernement militaire. 
Cet article accorde au personnel militaire des pouvoirs coercitifs considérables sur la population civile, bafouant potentiellement un large éventail de droits de l’homme garantis par le droit national et international.

Mercredi, le Gouvernement militaire du Premier Ministre et Général Prayuth Chan-ocha a obtenu l’autorisation de révoquer la loi martiale et de la remplacer par des pouvoirs extraordinaires en vertu de l’article 44 de la Constitution provisoire.

« En temps ordinaire, je saluerais chaleureusement la levée de la loi martiale. J’ai d’ailleurs vivement plaidé en faveur de sa levée en Thaïlande », a déclaré le Haut-Commissaire. « Mais je suis alarmé par la décision de remplacer la loi martiale par quelque chose d’encore plus draconien, qui confère des pouvoirs illimités au Premier Ministre actuel en l’absence de tout contrôle judiciaire. 

Cela laisse la porte grande ouverte à des violations graves des droits de l’homme fondamentaux. J’appelle le gouvernement à garantir que ces pouvoirs extraordinaires, bien que prévus par la Constitution provisoire, ne seront pas exercés de manière imprudente. »  

En vertu d’une ordonnance publiée par le Conseil national pour la paix et l'ordre (NCPO) qui élabore la mise en application de l’article 44, les membres du personnel militaire à partir du grade de sous-lieutenant peuvent être désignés « officiers de maintien de la paix et de l’ordre », avec des pouvoirs coercitifs considérables, y compris celui de perquisitionner, d’arrêter et de détenir en dehors de tout contrôle judiciaire. Ils auront, par ailleurs, le pouvoir de « mener toute autre action » ordonnée par le NCPO.

L’article 44 permet effectivement au chef du NCPO, le Général Chan-ocha, de rendre toute ordonnance législative, exécutive ou judiciaire. De telles ordonnances ainsi que toute action se basant sur celles-ci, seraient automatiquement considérées comme légales, constitutionnelles et probantes. Même les violations des droits de l’homme au regard des lois nationales et internationales existantes seraient considérées comme légales et aucune voie de recours pour que des comptes soient rendus ne pourrait être envisagée. Les officiers de maintien de la paix et de l’ordre bénéficieraient de l’immunité pénale, civile et disciplinaire pour toute action qu’ils pourraient entreprendre en vertu de ces pouvoirs extraordinaires.  

« L’ordonnance du NCPO publiée mercredi annihile également la liberté d’expression », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein. « Elle donne à ces officiers militaires de maintien de la paix et de l’ordre l’autorité d’interdire “la diffusion de nouvelles”, la vente ou la distribution de livres, de publications ou de tout autre médium qui “pourrait susciter la peur du public ou qui sont destinés à déformer les nouvelles et les informations afin d’engendrer des incompréhensions qui pourraient toucher la sécurité nationale ou l’ordre public”. La liberté de réunion demeure également sévèrement restreinte, avec de fortes punitions pour les manifestants qui se réunissent en groupes de plus de cinq personnes. »

« En pratique, cela signifie balayer tous les contrôles et les équilibres sur l'exercice du pouvoir gouvernemental, privant ainsi de sens la levée de la loi martiale », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein.

« J’exhorte le Gouvernement thaïlandais à respecter ses obligations au regard du droit international des droits de l’homme et à restaurer sans tarder l’état de droit normal et civil, comme il avait promis de le faire après le coup en mai l’an dernier », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein.

FIN

Pour des informations additionnelles et des demandes des médias, veuillez contacter Rupert Colville (+41 22 917 9767 ou rcolville@ohchr.org) ou Cécile Pouilly (+41 22 917 9310 ou cpouilly@ohchr.org)

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