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29. 06. 2015.

COMMUNIQUE DE PRESSE (FRANCAIS/ENGLISH) - République centrafricaine: la communauté



La version anglaise se trouve ci-dessous
English version, see below

République centrafricaine: la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour soutenir la transition en cours

BANGUI / GENEVE (26 juin 2015) – L’Experte indépendante des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine, Marie-Thérèse Keita Bocoum, a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour aider la République centrafricaine à réaliser pleinement sa transition vers la paix, la réconciliation nationale, la reconstruction et la fin de l’impunité.

Au terme d’une visite de sept jours dans le pays (16 – 23 juin 2015), l’experte a félicité les Centrafricains pour les étapes importantes franchies en faveur de la paix, la réconciliation nationale et la lutte contre l’impunité.

« La République centrafricaine a montré sa détermination en faveur de la paix, de la réconciliation nationale et de la justice en adoptant le Pacte républicain à l’issue du Forum de Bangui, pacte qui définit une feuille de route consensuelle pour le pays », a déclaré l’experte des Nations Unies, qui a aussi appelé les parties prenantes à continuer leurs efforts pour la mise en œuvre du pacte afin de ne pas décevoir les espoirs suscités.

« J’ai pris bonne note qu’un calendrier électoral a été fixé, mais de nombreux défis persistent », a déclaré Mme Keita Bocoum.  

« Les autorités nationales, avec l’appui de la MINUSCA, ont lancé un signal important concernant la lutte contre l’impunité en arrêtant trois leaders importants de groupes rebelles fin 2014 et début 2015. Cependant, les principaux responsables de violations graves des droits de l’homme doivent être appréhendés au plus vite pour que la lutte contre l’impunité soit effective et que cette situation n’ait pas un impact négatif sur le climat socio-politique, comme ce fut le cas par le passé », a-t-elle ajouté.  

L’experte a aussi souligné que l’octroi de cartes d’identité et l’enregistrement des personnes déplacées et des réfugiés durant le recensement de même que leur participation aux élections seront des défis importants mais essentiels pour garantir la légitimité du scrutin.

Mme Keita Bocoum a néanmoins fait part de son inquiétude face aux actes de violences contre des civils perpétrés par les éléments armés qui, malgré les récents accords sur la cessation des hostilités et un programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), continuent de menacer les populations civiles.

Mme Keita a visité la prison pour femmes et la prison centrale de Ngaragba, à Bangui. L’experte a noté que les conditions de détention se sont globalement améliorées dans ces deux centres de détention depuis sa dernière visite. « Cependant, encore trop de détenus sont incarcérés sans avoir été inculpés et beaucoup d’autres sont en attente d’un jugement, et ce bien au-delà des délais requis. Les prisonniers n’ont pas accès aux soins de santé adéquats et souffrent du manque d’activité dans les prisons. »

L’experte indépendante a été informée de cas de sorcellerie impliquant des actes de torture contre les personnes accusées, souvent des femmes vulnérables. « Lors de ma dernière visite, j’avais déjà alerté les autorités sur ces pratiques inadmissibles et contraires aux lois nationales et internationales. J’exhorte à nouveau les autorités à prendre leurs responsabilités, à arrêter toutes les personnes responsables de ces crimes et à entamer une réflexion nationale sur cette question, y compris sur les dispositions actuelles, afin de trouver des solutions véritables respectant les standards universels des droits de l’homme », a souligné Mme Keita Bocoum.

Mme Keita Bocoum s’est déplacée à l’intérieur du pays, notamment à Bria et à Boali, où elle a pu rencontrer les autorités locales et des représentants de la société civile. « L’Etat reste très faible en dehors le capitale et n’est pas à même d’imposer son autorité et d’assurer la sécurité des populations. A Bria, il n’y a encore aucune autorité judicaire présente et il n’y a un seul commissaire de police soutenu par quatre gendarmes. La situation est analogue à Boali. C’est évidemment largement insuffisant surtout quand certaines milices armées continuent à opérer », a-t-elle déclaré.

L'experte a souligné l'importance de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les enfants contre les violences et les abus, en particulier ceux qui sont vulnérables, comme par exemple dans le camp de déplacés de Mpoko, que l'experte a visité. « Lorsque des violations sont rapportées, les autorités responsables doivent protéger les victimes d'autres préjudices, poursuivre en justice les responsables présumés et offrir des réparations », a souligné l’experte.

L’Experte indépendante des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine participera à un dialogue interactif sur la lutte contre l’impunité en République centrafricaine le 30 juin au Conseil des droits de l’homme à Genève et présentera son rapport et ses recommandations à la 30ème session du Conseil en septembre.

FIN

Le mandat de l'Experte indépendante sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine a été créé par le Conseil des droits de l'homme de l’ONU le 27 septembre 2013. Avant d’être nommée, Marie-Thérèse Keita-Bocoum a occupé différents postes tant dans son pays qu’au sein de l’ONU. Elle a d’abord servi en tant que Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme au Burundi, puis en tant que Directrice de la division des droits de l’homme et Représentante du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme au Darfour et en Afrique de l’Ouest auprès de l’UNOWA. Pour des renseignements supplémentaires, veuillez consulter : http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/SP/CountriesMandates/CF/Pages/IECentralAfricanRepublic.aspx

Les experts indépendants font partie de ce qui est désigné sous le nom des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, l’organe le plus important d’experts indépendants du système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme général appliqué aux mécanismes d’enquête et de suivi indépendants du Conseil qui s’adressent aux situations spécifiques des pays ou aux questions thématiques partout dans le monde. Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ils ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants des gouvernements et des organisations et ils exercent leurs fonctions à titre indépendant.

Page du HCDH sur le pays – République centrafricaine : http://www.ohchr.org/FR/Countries/AfricaRegion/Pages/CFIndex.aspx  

Pour des informations additionnelles et des demandes des médias, prière de contacter Julie Tétard (+41 22 928 9301 / jtetard@ohchr.org) ou d’écrire à ie-car@ohchr.org

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NEWS RELEASE

UN expert calls on the international community to increase efforts to assist CAR’s transition
  
BANGUI / GENEVA (26 June 2015) – The United Nations Independent Expert on the human rights situation in the Central African Republic, Marie-Thérèse Keita Bocoum, called on the international community to redouble its efforts to help the country to fully realize its transition to peace, national reconciliation, reconstruction and the end of impunity.

Following a seven-day visit to the country (16 to 23 June 2015), the human rights expert congratulated the Central Africans for the important steps taken in favor of peace, national reconciliation and to fight against impunity.

“The Central African Republic has demonstrated its commitment in favor of peace, national reconciliation and justice in adopting the Republican Pact at the end of Bangui Forum, which defines a consensual road map for the country,” Ms. Keita Bocoum said, calling on all parties to pursue their efforts to implement the Pact and fulfill people’s expectations.

The Independent Expert noted that an electoral calendar has been set, but warned that “many challenges remain.”

“National authorities, with the support of MINUSCA, launched an important signal regarding the fight against impunity during the arrests of three prominent leaders of rebel groups late 2014 and early 2015,” she said. “However, those responsible for the most egregious violations of human rights must be apprehended rapidly for the fight against impunity to be effective and to avoid negative impact on the socio-political climate, as it was the case in the past.”

The expert also emphasized that the provision of identity cards and registration of displaced persons and refugees during the census as well as their participation in the elections will be significant challenges but essential to the legitimacy of the election.

Ms. Keita Bocoum has nevertheless expressed her concern at ongoing acts of violence against civilians perpetrated by armed elements, which continue to threaten civilians despite recent agreements on the cessation of hostilities and a disarmament, demobilization and reintegration program.

The Independent Expert, who visited the women’s prison and the central prison Ngaragba in Bangui, noted that conditions of detention have improved overall in those two detention centers since his last visit. “However, too many detainees are held without charge and many others are awaiting trial far beyond the deadline. The prisoners have no access to adequate health care and suffer from lack of activity in prisons.”

The rights expert was alerted of cases of witchcraft involving torture for those accused, often vulnerable women. “During my last visit, I had already warned the authorities about these unacceptable practices, contrary to national and international laws.”

“I urge the authorities to take their responsibility and arrest all those responsible for these crimes and to initiate a national debate on this issue, including on the existing provisions, in order to find solutions respecting the universal standards of human rights,” Ms. Keita Bocoum said.

During her visit, the UN expert travelled within the country, including Bria and Boali, where she met local authorities and representatives of civil society. “The State remains insufficiently represented outside the capital and is not able to impose its authority and ensure people’s security,” she said.

“In Bria, there is still no judicial authority and only one single police commissioner supported by four policemen. This is obviously far from sufficient especially when some armed militias continue to operate,” she warned.

The expert also stressed the importance of taking all necessary measures to protect children against violence and abuse, especially those who are vulnerable, for example in the displacement camp of Mpoko, which the expert visited.

“When violations are reported, the responsible authorities must protect victims from further harm, prosecute the alleged perpetrators and provide reparations,” she said.

The Independent Expert on the situation of human rights in the Central African Republic will present a comprehensive report and her recommendations to the Human Rights Council in September.

ENDS

The mandate of the Independent Expert on the situation of human rights in the Central African Republic was established by the Council of Human Rights on 27 September 2013. Marie-Thérèse Keita Bocoum, a former professor at the Faculty of Arts and Humanities of the University of Abidjan in Côte d'Ivoire, held various positions both in Côte d’Ivoire and in the UN. She was Special Rapporteur on the situation of human rights in Burundi, Representative of the High Commissioner for Human Rights to UNOWA, as well as Director of the Division of Human Rights and the Representative of the High Commissioner for Human Rights in Darfur. For additional information, please visit:

The Independent Experts are part of what is known as the Special Procedures of the Human Rights Council. Special Procedures, the largest body of independent experts in the UN Human Rights system, is the general name of the Council’s independent fact-finding and monitoring mechanisms that address either specific country situations or thematic issues in all parts of the world. Special Procedures’ experts work on a voluntary basis; they are not UN staff and do not receive a salary for their work. They are independent from any government or organization and serve in their individual capacity.

UN Human Rights, country page – Central African Republic: http://www.ohchr.org/EN/Countries/AfricaRegion/Pages/CFIndex.aspx

For more information and media requests please contact Julie Tétard (+41 22 928 9301 / jtetard@ohchr.org) or write to ie-car@ohchr.org

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