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La jeune démocratie du Burundi mise à risque par les
violences pré-électorales, préviennent des experts de l’ONU
GENÈVE (30 avril 2015) – Un groupe d’experts de l’ONU* a
condamné aujourd’hui les violences au Burundi et a exhorté les autorités à
respecter les droits de l’homme, y compris la liberté d’expression et le droit
de réunion pacifique. Ils ont également demandé qu’une enquête approfondie et
indépendante soit menée sur les violations des droits de l’homme commises afin
que les auteurs soient traduits en justice.
Au cours des derniers jours, le Burundi a subi une vague de
morts violentes, d’arrestations arbitraires et d’intimidation, y compris contre
des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que la fermeture de médias. Ceci se
serait produit dans le contexte de manifestations pacifiques contre la
candidature du président sortant, Pierre Nkurunziza pour briguer un troisième
mandat présidentiel. En réponse, les forces de sécurité auraient violemment
réprimé les manifestants avec des armes à feux à balles réelles, des grenades
et des gaz lacrymogènes. Les récentes informations indiquent que l’internet
serait bloqué dans le pays.
« Nous exhortons toutes les parties à résoudre leurs
différends par le dialogue, à éviter d’utiliser un langage incendiaire ou des
discours haineux, et à renoncer à la violence. Cet appel est également fait aux
différentes parties des forces de sécurité du pays, lesquels doivent remplir
leur fonctions d’une manière non partisane », ont souligné les experts
internationaux.
« Les événements troublants de ces derniers jours devraient
également être considérés en prenant compte du rôle croissant joué par des
milices de jeunes depuis plus d’une année. Les actions de harcèlement,
d’intimidation et de violence d’une de ces milices - les Imbonerakure - sont
ouvertement cautionnées par le parti au pouvoir. Nous exhortons les autorités à
intervenir pour faire cesser ces activités. Les milices, quel que soit leur
bord, devraient être immédiatement désarmées », ont indiqué les experts
indépendants.
« Un processus électoral qui manque de crédibilité, et
encore plus qui déclenche la violence, est un énorme revers pour le Burundi »,
ont-ils souligné.
Le Burundi a pris des mesures importantes pour préserver la
paix depuis l’Accord d’Arusha en 2000 et en particulier depuis l’adoption de la
Constitution de 2005 qui institutionnalise un accord de partage du pouvoir
entre les groupes ethniques. Cela a considérablement contribué à la
transformation des relations entre les différentes communautés au Burundi. Les
efforts importants en vue de la démobilisation et la réinsertion, combinés à
une représentation ethnique convenu dans toutes les institutions officielles, y
compris dans le secteur de la sécurité, ont permis au pays d’assurer une
certaine stabilité depuis 2009.
« Ces progrès importants réalisés au cours des 15 dernières
années risquent d’être compromis si les autorités choisissent de ne pas prendre
les mesures nécessaires pour empêcher de nouvelles violations. Ceci
principalement implique de rompre la ‘tradition d’impunité’ qui règne dans le
pays depuis trop longtemps », ont mis en garde les experts.
«Dans une société qui a été témoin des cycles de violence
récurrente à une échelle massive pour près de 50 ans, et pour lesquels les
victimes n’ont reçu aucune réparation ou recours pour les violations subies,
personne ne peut se permettre qu’éclate un nouveau conflit », ont-ils conclu.
(*) Les experts: Mads Andenas, Président-Rapporteur du
Groupe de travail sur la détention arbitraire; Pablo de Greiff, Rapporteur
spécial sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des
garanties de non-répétition; Michel Forst, Rapporteur spécial sur la situation
des défenseurs des droits de l’homme; Christof Heynes, Rapporteur spécial sur
les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires; David Kaye,
Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté
d’opinion et d’expression; Maina Kiai, Rapporteur spécial sur le droit de
réunion pacifique et d’association.
FIN
Les experts indépendants font partie de ce qui est désigné
sous le nom des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les
procédures spéciales, l’organe le plus important d’experts indépendants du
système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme général appliqué aux
mécanismes d’enquête et de suivi indépendants du Conseil qui s’adressent aux
situations spécifiques des pays ou aux questions thématiques partout dans le
monde. Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole; ils
ne font pas partie du personnel de l’ONU et ils ne reçoivent pas de salaire
pour leur travail. Ils sont indépendants des gouvernements et des organisations
et ils exercent leurs fonctions à titre indépendant.
Droits de l’homme ONU – Burundi :
http://www.ohchr.org/FR/Countries/AfricaRegion/Pages/BIIndex.aspx
Pour toute question complémentaire et demandes de presse,
veuillez contacter Julia Raue (+41 22 917 9118/
Pour les demandes des médias relatives à d’autres experts
indépendants des Nations Unies :
Xabier Celaya, Droits de l’homme de l’ONU – Unité média (+
41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)
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:
Twitter: http://twitter.com/UNrightswire
YouTube: http://www.youtube.com/UNOHCHR
NEWS RELEASE
Pre-election violence endangers Burundi’s young democracy,
UN rights experts warn
GENEVA (30 April 2015) – A group of United Nations experts*
today condemned the violence in Burundi and urged the authorities to uphold
human rights, including freedom of expression and the right to peaceful
assembly. They also called for a thorough and independent investigation into
the human rights violations so that the perpetrators are brought to justice.
Over the past days, Burundi has suffered a wave of killings,
arbitrary arrests, intimidation, the closure of media outlets and the targeting
of human rights defenders. This has taken place in the context of peaceful
protests against the decision of the ruling party to have incumbent President
Nkurunziza run for a third presidential term. In response, security forces
violently cracked down on the protesters with live ammunition, grenades and
tear gas. Most recent reports indicate that the internet is now being blocked
throughout the country.
“We urge all parties to resolve differences through
dialogue, avoid using inflammatory language or hate speech, and to refrain from
violence. This call is also made to various parts of the country’s security
sector, which should fulfil their role in a non-partisan manner,” they said.
The international experts emphasised that the troubling
events of the past days should also be seen against the increasingly important
role that youth militias have played for more than a year. “Authorities must
urgently intervene to stop these activities and youth militias of all sides
should be immediately disarmed,” they said, warning that “the actions of
harassment, intimidation and violence of one militia – the Imbonerakure - are
openly condoned by the ruling party.”
“An electoral process that lacks credibility –not to speak
about one that triggers outright violence—is a huge setback for Burundi”, the
human rights experts highlighted.
Burundi has taken important steps to preserve peace with the
Arusha Agreement in 2000, and in particular the adoption of the 2005
Constitution which institutionalizes a power-sharing arrangement between ethnic
groups. This has significantly contributed to the transformation of relations
between different communities in Burundi.
Massive demobilisation and reintegration efforts, combined
with agreed ethnic representation in all official institutions, including
across the security sector, have further enabled the country to ensure a degree
of stability since 2009.
“These significant achievements made over the past 15 years
will be put in jeopardy if the authorities fail to take measures to prevent
further violations,” the experts warned. “Burundi must also break with its
‘tradition of impunity’ that has reigned for much too long.”
“In a society, which has witnessed cycles of recurring
violence on a massive scale for close to 50 years, and in which victims have
seen no redress for the violations suffered, no one can afford another
conflict,” they concluded.
(*) The experts: Mads Andenas, Chair-Rapporteur of the
Working Group on Arbitrary Detention; Pablo de Greiff, Special Rapporteur on
the promotion of truth, justice, reparation and guarantees of non-recurrence;
Michel Forst, Special Rapporteur on the situation of human rights defenders;
Christof Heynes, Special Rapporteur on extrajudicial, summary or arbitrary
executions; David Kaye, Special Rapporteur on the promotion and protection of
the right to freedom of opinion and expression; Maina Kiai, Special Rapporteur
on the rights to freedom of peaceful assembly and of association.
ENDS
The United Nations human rights experts are part of what it
is known as ‘Special Procedures’, the largest body of independent experts in
the UN Human Rights system. ‘Special Procedures’ is the general name of the
independent fact-finding and monitoring mechanisms of the Human Rights Council
that address either specific country situations or thematic issues in all parts
of the world. Special Procedures experts work on a voluntary basis; they are
not UN staff and do not receive a salary for their work. They are independent
from any government or organization and serve in their individual capacity.
Learn more, log on to:
http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/SP/Pages/Welcomepage.aspx
UN Human Rights, Country Page – Burundi:
http://www.ohchr.org/EN/Countries/AfricaRegion/Pages/BIIndex.aspx
For more information and media requests, please contact
Julia Raue (+41 22 917 9118 / jraue@ohchr.org or srtruth@ohchr.org)
For media inquiries related to other UN independent experts:
Xabier Celaya, UN Human Rights – Media Unit (+ 41 22 917
9383 / xcelaya@ohchr.org)
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