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07. 05. 2015.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (FRANCAIS/ENGLISH) - La jeune démocratie du Burundi mise à risque



La version anglaise se trouve ci-dessous
English version, see below

La jeune démocratie du Burundi mise à risque par les violences pré-électorales, préviennent des experts de l’ONU
  
GENÈVE (30 avril 2015) – Un groupe d’experts de l’ONU* a condamné aujourd’hui les violences au Burundi et a exhorté les autorités à respecter les droits de l’homme, y compris la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique. Ils ont également demandé qu’une enquête approfondie et indépendante soit menée sur les violations des droits de l’homme commises afin que les auteurs soient traduits en justice.

Au cours des derniers jours, le Burundi a subi une vague de morts violentes, d’arrestations arbitraires et d’intimidation, y compris contre des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que la fermeture de médias. Ceci se serait produit dans le contexte de manifestations pacifiques contre la candidature du président sortant, Pierre Nkurunziza pour briguer un troisième mandat présidentiel. En réponse, les forces de sécurité auraient violemment réprimé les manifestants avec des armes à feux à balles réelles, des grenades et des gaz lacrymogènes. Les récentes informations indiquent que l’internet serait bloqué dans le pays.  

« Nous exhortons toutes les parties à résoudre leurs différends par le dialogue, à éviter d’utiliser un langage incendiaire ou des discours haineux, et à renoncer à la violence. Cet appel est également fait aux différentes parties des forces de sécurité du pays, lesquels doivent remplir leur fonctions d’une manière non partisane », ont souligné les experts internationaux.

« Les événements troublants de ces derniers jours devraient également être considérés en prenant compte du rôle croissant joué par des milices de jeunes depuis plus d’une année. Les actions de harcèlement, d’intimidation et de violence d’une de ces milices - les Imbonerakure - sont ouvertement cautionnées par le parti au pouvoir. Nous exhortons les autorités à intervenir pour faire cesser ces activités. Les milices, quel que soit leur bord, devraient être immédiatement désarmées », ont indiqué les experts indépendants.

« Un processus électoral qui manque de crédibilité, et encore plus qui déclenche la violence, est un énorme revers pour le Burundi », ont-ils souligné.

Le Burundi a pris des mesures importantes pour préserver la paix depuis l’Accord d’Arusha en 2000 et en particulier depuis l’adoption de la Constitution de 2005 qui institutionnalise un accord de partage du pouvoir entre les groupes ethniques. Cela a considérablement contribué à la transformation des relations entre les différentes communautés au Burundi. Les efforts importants en vue de la démobilisation et la réinsertion, combinés à une représentation ethnique convenu dans toutes les institutions officielles, y compris dans le secteur de la sécurité, ont permis au pays d’assurer une certaine stabilité depuis 2009.

« Ces progrès importants réalisés au cours des 15 dernières années risquent d’être compromis si les autorités choisissent de ne pas prendre les mesures nécessaires pour empêcher de nouvelles violations. Ceci principalement implique de rompre la ‘tradition d’impunité’ qui règne dans le pays depuis trop longtemps », ont mis en garde les experts.

«Dans une société qui a été témoin des cycles de violence récurrente à une échelle massive pour près de 50 ans, et pour lesquels les victimes n’ont reçu aucune réparation ou recours pour les violations subies, personne ne peut se permettre qu’éclate un nouveau conflit », ont-ils conclu.

(*) Les experts: Mads Andenas, Président-Rapporteur du Groupe de travail sur la détention arbitraire; Pablo de Greiff, Rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition; Michel Forst, Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme; Christof Heynes, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires; David Kaye, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression; Maina Kiai, Rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et d’association.

FIN

Les experts indépendants font partie de ce qui est désigné sous le nom des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, l’organe le plus important d’experts indépendants du système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme général appliqué aux mécanismes d’enquête et de suivi indépendants du Conseil qui s’adressent aux situations spécifiques des pays ou aux questions thématiques partout dans le monde. Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ils ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants des gouvernements et des organisations et ils exercent leurs fonctions à titre indépendant.


Pour toute question complémentaire et demandes de presse, veuillez contacter Julia Raue (+41 22 917 9118/

Pour les demandes des médias relatives à d’autres experts indépendants des Nations Unies :
Xabier Celaya, Droits de l’homme de l’ONU – Unité média (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)  

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NEWS RELEASE

Pre-election violence endangers Burundi’s young democracy, UN rights experts warn
  
GENEVA (30 April 2015) – A group of United Nations experts* today condemned the violence in Burundi and urged the authorities to uphold human rights, including freedom of expression and the right to peaceful assembly. They also called for a thorough and independent investigation into the human rights violations so that the perpetrators are brought to justice.

Over the past days, Burundi has suffered a wave of killings, arbitrary arrests, intimidation, the closure of media outlets and the targeting of human rights defenders. This has taken place in the context of peaceful protests against the decision of the ruling party to have incumbent President Nkurunziza run for a third presidential term. In response, security forces violently cracked down on the protesters with live ammunition, grenades and tear gas. Most recent reports indicate that the internet is now being blocked throughout the country.

“We urge all parties to resolve differences through dialogue, avoid using inflammatory language or hate speech, and to refrain from violence. This call is also made to various parts of the country’s security sector, which should fulfil their role in a non-partisan manner,” they said.

The international experts emphasised that the troubling events of the past days should also be seen against the increasingly important role that youth militias have played for more than a year. “Authorities must urgently intervene to stop these activities and youth militias of all sides should be immediately disarmed,” they said, warning that “the actions of harassment, intimidation and violence of one militia – the Imbonerakure - are openly condoned by the ruling party.”

“An electoral process that lacks credibility –not to speak about one that triggers outright violence—is a huge setback for Burundi”, the human rights experts highlighted.
 
Burundi has taken important steps to preserve peace with the Arusha Agreement in 2000, and in particular the adoption of the 2005 Constitution which institutionalizes a power-sharing arrangement between ethnic groups. This has significantly contributed to the transformation of relations between different communities in Burundi.

Massive demobilisation and reintegration efforts, combined with agreed ethnic representation in all official institutions, including across the security sector, have further enabled the country to ensure a degree of stability since 2009.

“These significant achievements made over the past 15 years will be put in jeopardy if the authorities fail to take measures to prevent further violations,” the experts warned. “Burundi must also break with its ‘tradition of impunity’ that has reigned for much too long.”
 
“In a society, which has witnessed cycles of recurring violence on a massive scale for close to 50 years, and in which victims have seen no redress for the violations suffered, no one can afford another conflict,” they concluded.

(*) The experts: Mads Andenas, Chair-Rapporteur of the Working Group on Arbitrary Detention; Pablo de Greiff, Special Rapporteur on the promotion of truth, justice, reparation and guarantees of non-recurrence; Michel Forst, Special Rapporteur on the situation of human rights defenders; Christof Heynes, Special Rapporteur on extrajudicial, summary or arbitrary executions; David Kaye, Special Rapporteur on the promotion and protection of the right to freedom of opinion and expression; Maina Kiai, Special Rapporteur on the rights to freedom of peaceful assembly and of association.

ENDS

The United Nations human rights experts are part of what it is known as ‘Special Procedures’, the largest body of independent experts in the UN Human Rights system. ‘Special Procedures’ is the general name of the independent fact-finding and monitoring mechanisms of the Human Rights Council that address either specific country situations or thematic issues in all parts of the world. Special Procedures experts work on a voluntary basis; they are not UN staff and do not receive a salary for their work. They are independent from any government or organization and serve in their individual capacity. Learn more, log on to: http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/SP/Pages/Welcomepage.aspx  

UN Human Rights, Country Page – Burundi: http://www.ohchr.org/EN/Countries/AfricaRegion/Pages/BIIndex.aspx  

For more information and media requests, please contact Julia Raue (+41 22 917 9118 / jraue@ohchr.org or srtruth@ohchr.org)

For media inquiries related to other UN independent experts:
Xabier Celaya, UN Human Rights – Media Unit (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)  

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