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18. 06. 2019.

NEWS RELEASE (English/Français) - UN expert on torture suspends Comoros visit after continued obstructions/L’Expert de l'ONU sur la torture suspend sa visite aux Comores après obstructions continues







Pour la version en français, voir ci-dessous

UN expert on torture suspends Comoros visit after continued obstructions

GENEVA (18 June 2019) - The UN Special Rapporteur on torture, Nils Melzer, has suspended his official visit to Comoros, expressing regrets that he was unable to access all persons deprived of their liberty as considered necessary to fulfil his mandate.

Melzer was able to carry out a scheduled visit to the main detention facility on Grand Comoros, but his access to three other sites under the authority of the Gendarmerie and the judiciary in Moroni and the island of Anjouan was seriously obstructed. 

“This is particularly concerning as I had received several credible allegations of intimidation, ill-treatment and excessive force at the hands of the Gendarmerie,” he said.

It was obvious that the responsible authorities had not taken the requisite preparatory measures to be able to host this visit under the applicable “Revised Terms of Reference for country visits by Special Procedures mandate holders of the United Nations Human Rights Council”*, which had been formally submitted to the Government months in advance, Melzer said.

In particular, apart from a few pre-selected facilities, the relevant authorities in charge of places of detention had not been informed and instructed by the responsible Ministries and, therefore, were not in a position to provide the expert with the required access and modalities, said the Special Rapporteur.

“The places of detention which could not be accessed at all included the main station of the Gendarmerie in Moroni, as well as the assigned residence of the former President of the Comoros,” Melzer said. “Moreover, I was prevented from completing my interviews with four out of five detainees held in the main station of the Gendarmerie in Anjouan, allegedly because I had not sought prior authorization of the responsible investigative judge for each individual interview.

“It is essential for the worldwide credibility of my mandate to be able to conduct unannounced visits to any place where persons may be deprived of their liberty, including not only prisons but also custody cells of the police and gendarmerie, as well as places used to keep persons under house arrest.

“While the Comorian authorities offered to facilitate my access if notified in advance, I cannot fulfil my mandate if I am required to seek prior approval for each facility or detainee,” said the expert. “It is not only a question of temporal efficiency but, more importantly, of the credibility, objectivity and independence of my mandate.

“Despite an ad hoc meeting with the Ministry of Foreign Affairs to try and resolve this issue, the necessary instructions were not communicated.

“Ultimately, a few days into my visit, I had lost so much time trying to secure unimpeded access that it was no longer possible to carry out a sufficiently representative and objective evaluation of the situation in the Comoros.”

On 15 June, halfway through the visit, the Special Rapporteur concluded that the integrity of the visit, which began on 12 June and was due to end on 18 June, had been compromised to such an extent that he had to suspend it.

Comoros has engaged with the UN Human Rights system through its reporting to the Universal Periodic Review. Despite this promising development, the suspension of this visit gives the unfortunate perception that the Government is not yet in a position to fully cooperate with international institutions so as to deliver tangible results in line with its declared commitment to human rights, fundamental freedoms and universal values.

The expert thanked the Government for having invited him to conduct an official visit; only the second visit to the country by an independent expert. However, he also stressed that such visits involve the commitment of significant resources on the part of the invited mandate and, therefore, require commensurate and timely preparations on the part of the authorities so as to ensure the visit can be carried out in full compliance with international standards and the applicable terms of reference.

“I will issue my preliminary observations next week and will continue to engage in a constructive dialogue with the Government of Comoros and all relevant interlocutors. I intend to submit my report to the Human Rights Council in March 2020,” the Special Rapporteur said. “I hope it can be a useful road map for much needed legal, institutional and infrastructural reforms.”

ENDS


Mr Nils Melzer, Special Rapporteur on torture and other cruel, inhuman or degrading treatment or punishment; is part of what is known as the Special Procedures of the Human Rights Council. Special Procedures, the largest body of independent experts in the UN Human Rights system, is the general name of the Council’s independent fact-finding and monitoring mechanisms that address either specific country situations or thematic issues in all parts of the world. Special Procedures’ experts work on a voluntary basis; they are not UN staff and do not receive a salary for their work. They are independent from any government or organization and serve in their individual capacity.

For more information and media requests, please contact Ms. Sonia Cronin +41 79 752 0485 (scronin@ohchr.org)

For media inquiries related to other UN independent experts please contact Jeremy Laurence, UN Human Rights – Media Unit (+41 22 917 9383) jlaurence@ohchr.org

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L’Expert de l'ONU sur la torture suspend sa visite aux Comores après obstructions continues

GENÈVE (17 juin 2019). Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Nils Melzer, a suspendu sa visite officielle aux Comores. L'expert regrette qu'il n'ait pas été en mesure d'accéder à toutes les personnes privées de leur liberté, comme nécessaire pour  l'accomplissement de son mandat.

Bien qu'il ait été en mesure d'effectuer une visite préprogrammée  du principal centre de détention de la Grande Comore, son accès à trois autres sites sous l'autorité de la gendarmerie et de la justice à Moroni et sur l'île d'Anjouan a été sérieusement entravé. 

"Cela est d'autant plus préoccupant du fait que j'avais reçu plusieurs allégations crédibles d'intimidation, de mauvais traitements et de recours excessif à la force de la part de la gendarmerie".

Il était évident que les autorités responsables n'avaient pas pris les mesures préparatoires nécessaires pour être en mesure d'accueillir cette visite  dans le cadre des "Nouvelles modalités applicables aux visites dans les pays des titulaires de mandat au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme"[1], qui avaient été formellement transmises au Gouvernement plusieurs mois à l'avance.

En particulier, à l'exception de quelques établissements présélectionnés, les autorités compétentes chargées des lieux de détention n'avaient pas été informées et instruites par les ministères responsables et n'étaient donc pas en mesure de fournir à l'expert l'accès et les modalités nécessaires.

"Les lieux de détention qui ne pouvaient absolument pas être accédés comprenaient la station principale de la Gendarmerie à Moroni, ainsi que la résidence assignée à l'ancien Président des Comores", a déclaré M. Melzer. "En outre, j'ai été empêché de compléter mes entretiens avec quatre des cinq détenus à la station principale de la Gendarmerie d'Anjouan, prétendument parce que je n'avais pas demandé l'autorisation préalable du juge d'instruction pour chaque entretien individuel."

"Il est absolument essentiel pour la crédibilité mondiale de mon mandat de pouvoir effectuer des visites non annoncées dans tous les lieux où des personnes pourraient  être privées de leur liberté, y compris non seulement les prisons mais aussi les cellules de garde à vue de la police et de la gendarmerie, ainsi que les lieux utilisés pour garder des personnes en résidence surveillée".

"Bien que les autorités comoriennes aient offert de faciliter mon accès si elles étaient informées à l'avance, je ne peux pas remplir mon mandat si je dois demander une autorisation préalable pour chaque établissement ou détenu ", a déclaré l'expert. "Il ne s'agit pas seulement d'une question d'efficacité temporelle, mais surtout de la crédibilité, de l'objectivité et de l'indépendance de mon mandat".

"Malgré une réunion ad hoc  avec le ministère des Affaires étrangères pour tenter de résoudre ce problème, les instructions nécessaires n'ont pas été communiquées.

"Finalement, à quelques jours après le début de ma visite, j'avais perdu tellement de temps à essayer d'obtenir un accès sans entraves qu'il n'était plus possible de procéder à une évaluation suffisamment représentative et objective de la situation aux Comores".

Le 15 juin, à mi-parcours de la visite, le Rapporteur spécial a conclu que l'intégrité de la visite, qui avait commencé le 12 juin et devait prendre fin le 18 juin, avait été compromise à tel point qu'il a dû la suspendre.

Les Comores se sont engagées auprès du système des Droits de l'Homme de l'ONU par le biais de ses rapports à l'Examen Périodique Universel. Malgré cette évolution prometteuse, la suspension de cette visite donne malheureusement l'impression que le Gouvernement n'est pas encore en position de coopérer pleinement avec les institutions internationales afin de produire des résultats tangibles, conformément à son engagement proclamé en faveur des droits de l'homme, des libertés fondamentales et des valeurs universelles.

L'expert a remercié le Gouvernement pour  l'avoir invité à effectuer une visite officielle, la deuxième visite seulement d'un expert indépendant dans le pays. Toutefois, il a également insisté sur le fait que de telles visites impliquaient l'engagement de ressources considérables de la part du mandat invité et, par conséquent, nécessitaient de la part des autorités des préparatifs proportionnés et en temps voulu afin de garantir que la visite puisse être effectuée dans le strict respect des normes internationales et des termes de référence applicables.

"Je publierai mes observations préliminaires la semaine prochaine et continuerai d'engager un dialogue constructif avec le Gouvernement comorien et tous les interlocuteurs appropriés.  J’ai l’intention de  présenter  mon rapport au Conseil des Droits de l'Homme en mars 2020. J'espère qu'il pourra constituer une feuille de route utile pour de très nécessaires réformes juridiques, institutionnelles et infrastructurelles."

FIN




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