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RCA: Une mission de haut niveau appelle à un meilleur accès
et une meilleure protection des populations vulnérables et des personnes
déplacées
BANGUI / GENEVE (16 février 2015) - Une mission de haut
niveau a terminé sa visite de cinq jours
en République Centrafricaine en attirant l’attention sur la souffrance humaine
et en appelant à un plus grand accès et une meilleure protection des
communautés vulnérables.
La Coordinatrice adjointe des secours d’urgence des Nations
Unies, Kyung-wha Kang, le Rapporteur Spécial des droits de l’homme des
personnes déplacées dans leur propre pays, Chaloka Beyani et le Directeur des
opérations humanitaires de la Commission européenne, Jean-Louis de Brouwer ont
pu voir eux-mêmes les conditions de vie dramatiques des personnes directement
touchées par la crise actuelle durant leurs visites de Bambari, Yaloke, Mpoko
et PK5 à Bangui.
Beaucoup de choses ont changé depuis le début de la crise il
y a un peu plus d’une année. Le pire a été évité. Cependant, malgré une
augmentation importante de l’aide humanitaire, les besoins en assistance
restent extrêmement élevés.
Plus de 2,7 millions de Centrafricains ont besoin d’aide
pour survivre. Plus de 500 000 d’entre eux sont toujours déplacés. Beaucoup
d’entre eux, en particulier les minorités, se retrouvent pris dans la violence
continue et sont dans une situation encore plus désespérée.
La crise est devenue encore plus complexe et a pris la forme
d’un conflit aux dimensions multiples. Les groupes armés se sont fragmentés ce
qui a engendré une criminalité de grande ampleur. La situation pour les civils
est devenue tendue et les rumeurs et manipulations politiques ne font
qu’exacerber la violence.
« Une communication améliorée et fiable entre toutes les
communautés est primordiale dans les situations de peur et de méfiance », a dit
la Coordinatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Kang.
Mme Kang a exprimé une grande inquiétude quant aux sorts des
minorités et des personnes déplacées dont les perspectives d’un retour à la
normale sont menacées par cette complexité grandissante. Pour les déplacés dans
le site de Mpoko à l’aéroport de Bangui les humanitaires restent engagés à
travailler avec les autorités pour trouver des solutions alternatives basées
sur des décisions informées et volontaires.
Pour les communautés musulmanes confinées dans des quartiers
clairement délimités de Bangui et d’autres villes comme Berberati, l’engagement
dans les efforts louables des
consultations populaires du forum de Bangui semblent loin et la réinsertion
dans le tissu économique et social du pays paraissent encore des propositions
distantes.
Pour les minorités peules, éleveurs de bétail piégés par le
conflit dans des régions comme Yaloke, leur mode de vie est menacé car ils se
retrouvent coincés dans des conditions dramatiques dans des enclaves.
« Tous ces groupes vont faire face à de différents défis sur
le long terme pour retrouver un sentiment de normalité, cependant ils partagent
une contrainte immédiate: la peur paralysante de l'insécurité, qui les empêche
de retourner dans leurs quartiers, de réinvestir dans leurs activités
économiques ou de faire leur traditionnel voyage migratoire», a indiqué Mme
Kang.
Les attaques et les exactions contre les civils sont monnaie
courante, y compris la violence sexuelle basée sur le genre et l'enrôlement
forcé des enfants dans les groupes armés.
Ces groupes vulnérables ont besoin d'une protection
immédiate. Il est de la responsabilité première des autorités de transition de
protéger sa population. Les partenaires humanitaires peuvent encore faire plus
en termes d'identification des plus vulnérables et soutenir les autorités
locales et religieuses et la société civile à fournir des services adéquats et
de protection, en particulier aux femmes et aux enfants.
La police et la gendarmerie nationale, avec le soutien des
forces internationales doivent fournir une garantie plus efficace dans
plusieurs parties du pays. Mais surtout, la violence et les combats doivent
cesser. La Coordinatrice adjointe des secours d’urgence appelle tous les
groupes armés à cesser immédiatement les violences et de s’attaquer aux civils.
« C’est seulement lorsque la paix et la sécurité reviendra dans l’ensemble du
territoire que les gens vont se sentir capables de réinvestir dans leur vie »,
a-t-elle ajouté.
La nécessité de promouvoir et de restaurer la cohésion
sociale a tenu une place importante dans les discussions avec les hautes
autorités de Transition, les dirigeants
religieux et communautaires ainsi que les personnes déplacées. Un
élément indispensable pour rétablir la confiance à travers les divisions
sectaires et ethniques et adresser les griefs est l'égalité des droits.
Le Rapporteur Spécial de l’ONU sur les droits de l’homme des
personnes déplacées dans leur propre pays, M. Beyani, a souligné que «tout
centrafricain doit jouir des mêmes droits, y compris la liberté de circulation
pour tous. Cela s’applique à toutes les populations déplacées. Personne ne
devrait être empêché de se déplacer dans le pays, de traverser les frontières.
Les gens ont le choix de choisir les solutions les mieux adaptées à leurs
besoins et leur situation et leurs choix doivent être soutenus et respectés »,
a dit M. Beyani tout en ajoutant que « cela contribuera beaucoup à rétablir la
cohésion sociale ».
M. Beyani a rappelé que la RCA a été l'un des premiers
signataires de la Convention de Kampala sur les personnes déplacées. Il a
également salué le développement d'une politique nationale sur les déplacements
internes, et encourage les autorités à traduire la Convention en solutions
pratiques pour les personnes déplacées.
En ce qui concerne l'action humanitaire, M. de Brouwer a
confirmé le soutien continu de l’Union européenne au processus de transition
ainsi que son engagement à répondre aux besoins humanitaires et soulager la
souffrance humaine. Il a réitéré que l'aide est fournie sur la base des
besoins, indépendamment des affiliations religieuses, politiques ou ethniques.
« Les organisations humanitaires sont là pour aider tout le
monde, toute les personnes qui ont besoin d’aide. En faisant cela, les
travailleurs humanitaires prennent de grands risques », a déclaré M. de
Brouwer. . Assurer l'accès aux populations dans le besoin et la sauvegarde de
l'espace humanitaire sont donc essentiel afin de préserver la capacité des
groupes d'aide à fonctionner de manière indépendante.
La mission de haut niveau a également rappelé qu’un autre
principe essentiel doit être réintégré dans le contexte actuel: la nécessité
absolue de distinguer les combattants et les éléments armés des populations
civiles. Dans tous les sites, les camps et enclave visités, la présence de
groupes armés se mêlant aux communautés met en danger la protection des
personnes déplacées.
« Il est essentiel que nous prenions toutes les mesures
nécessaires pour préserver le caractère civil des camps et des sites de
déplacés, » a insisté la délégation.
Enfin, les trois membres de la délégation ont réitéré
l'engagement des organisations humanitaires, l'ONU et ECHO au peuple de la RCA
et les autorités nationales. Ils rendront compte des messages qu'ils ont reçus
de fonctionnaires et des personnes vulnérables à leurs sièges respectifs et
veilleront à ce que les actions de la communauté humanitaire soient partagées
aux partenaires du développement. Une importance accrue sur la reconstruction
et la résilience est impérative et fera l'objet d'un engagement commun bien
au-delà de la période actuelle de transition.
« Nous allons continuer à fournir une assistance humanitaire
d'urgence aux plus vulnérables tout en s’engageant avec la communauté
internationale pour aider les Centrafricains à se diriger vers la paix et créer
une dynamique de développement à long terme, » a conclu la délégation.
FIN
Chaloka Beyani, professeur de droit international à la
London School of Economics, a été nommé Rapporteur spécial sur les droits de
l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays par le Conseil des droits
de l’homme de l’ONU en septembre 2010. En tant que Rapporteur spécial, M.
Beyani agit à titre individuel, indépendamment de tout gouvernement ou
organisation. Pour de plus amples informations, consultez :
Principes Directeurs relatifs au déplacement de personnes à
l’intérieur de leur propre pays :
http://www.ohchr.org/EN/Issues/IDPersons/Pages/Standards.aspx
Page du HCDH sur le pays – République centrafricaine :
http://www.ohchr.org/FR/Countries/AfricaRegion/Pages/CFIndex.aspx
Pour des informations additionnelles et des demandes des
médias, veuillez contacter Harriet Hirst (+41 22 917 9172 / idp@ohchr.org)
Pour les demandes des médias relatives à d’autres experts
indépendants des Nations Unies :
Xabier Celaya, Droits de l’homme de l’ONU – Unité média (+
41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)
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NEWS RELEASE
CAR: High-level mission calls for greater access and
protection of IDPs and vulnerable communities
BANGUI / GENEVA (16 February 2015) – A high-level mission
wrapped up a five-day visit to the Central African Republic drawing attention
to the human suffering and calling for greater access to and better protection
of vulnerable communities.
The United Nations Deputy Emergency Relief Coordinator,
Kyung-wha Kang, the Special Rapporteur on the human rights of internally
displaced persons, Chaloka Beyani and ECHO Director of Operations, Jean-Louis
de Brouwer, saw for themselves the appalling living conditions of people
directly affected by the current crisis during their visits to Bambari, Yaloke,
Mpoko and PK5 in Bangui.
Much has changed since conflict erupted more than a year
ago. The worst has been avoided. Yet in spite of a significant scaling up of
humanitarian action, the need for assistance remains extremely high.
More than 2.7 million Central Africans require one form or
another of external help to survive. Some 500,000 are still displaced. Many of
them, in particular some minority populations that remain trapped by the
continued violence, are in an ever more precarious and desperate situation.
The crisis has grown in complexity and has become a multi
layered conflict. Armed groups are fragmenting into numerous bands resulting in
widespread banditry. The situation of vulnerable civilians becomes more
intractable and subject to rumours and political manipulation that exacerbate
violence.
“Improved and
reliable communication with all communities is key in this situation of deep
fear and mistrust,” asserted the UN Deputy Emergency Relief Coordinator, Ms.
Kang.
Ms. Kang expressed deep concern for the fate of the many
pockets of minorities and displaced civilians whose return to a normal and
dignified life is impeded by this growing complexity. For the IDPs that remain
in the Mpoko site at Bangui's airport, humanitarians are committed to working
with authorities to find alternative solutions based on their informed and
voluntary decisions.
For Muslim minorities confined in clearly delimited
neighbourhoods in Bangui and other towns such as Berberati, engagement in the
otherwise laudable efforts of popular consultations in the Bangui Forum seems
remote and reinsertion in the social and economic fabric of the country is only
still a very distant proposition.
For nomadic Fulani cattle herders trapped by the conflict in
such places as Yaloke, their very way of life is threatened as they languish in
appalling conditions in enclaves.
“All these groups might face different long term challenges
to regaining a sense of normality but they do share one common immediate constrain:
the paralyzing fear of insecurity, which stops them from returning to their
neighbourhoods, reinvest in their economic activities or embark on their
traditional migratory journeys,” Ms. Kang noted. Attacks and exactions against
civilians are rife, including sexual gender based violence and forced enrolment
of children in armed groups.
Such vulnerable groups require immediate protection. It is
the primary responsibility of the Transitional authorities to protect its
population. Humanitarian partners can still do more in terms of identifying the
most vulnerable and supporting local and religious authorities and civil
society in providing adequate services and protection, in particular to women
and children. National police and Gendarmerie, with the support of
international forces must provide more effective security in more parts of the
country.
“Violence and fighting must stop,” Ms. Kang said, calling on
all armed groups to immediately stop attacking and preying on civilian. “Only
when peace and security returns to all corners of CAR will people feel
empowered to reinvest in their lives.”
The need to promote and restore social cohesion featured
prominently in discussions with senior officials from the Transitional
Authority, religious and community leaders as well as displaced people. An
indispensable component to restore trust across sectarian and ethnics divides
and address grievances is equality of rights.
The UN Special Rapporteur on the human rights of internally
displaced persons, Mr. Beyani, stressed that “all Central African must enjoy
the same rights, including freedom of movement for all. This applies to all
displaced populations too. No one should be stopped from moving within the
country, to cross borders on their way out or back in. People have the choice
to choose solutions best suited to their needs and situation and their choices
must be supported and respected”. This will contribute much to restoring social
cohesion.
Mr. Beyani recalled that CAR was one of the first
signatories of the Kampala Convention on IDPs. He also welcomed the development
of a national policy on internal displacement, and encourages the authorities
to translate the convention into practical solutions for IDPs.
With regards to the humanitarian action, ECHO Director of
Operations, Jean-Louis de Brouwer confirmed the continuous support of the
European Union to the transition process as well as its commitment to address
on-going humanitarian needs and alleviate human suffering too. He reiterated
that aid is delivered on the basis of needs, regardless of religious, political
or ethnic affiliations.
“Humanitarian organizations are here to help everyone and
anyone who needs assistance. In so doing, humanitarian workers take great
risks. Ensuring access to population in need and safeguarding humanitarian
space is therefore essential to preserve the ability of aid groups to operate
independently.”
The high level mission also noted another essential
principle which needs to be reinstated in the current context is the absolute
necessity to distinguish combatants and armed elements from civilian
population. In all the sites, camps and enclave visited, the presence of armed
groups, mingling freely among the community endangers the protection of IDPs.
The delegation stressed that it is vital to take all necessary steps to
preserve the civilian nature of IDP camps and sites.
Finally, the three members of the delegation reiterate the
commitment of humanitarian organizations, the UN and ECHO to the people of CAR
and the national authorities. They will take the messages they received from
officials and vulnerable people back to their respective headquarters and will
ensure that the actions from humanitarian community bridges to development
partners.
More emphasis on rebuilding resilience has been identified
as imperative and will be the focus of common engagement well beyond the
current period of transition.
“We will continue to deliver urgent humanitarian assistance
to the most vulnerable while engaging with the broader international community
to help Central Africans bring about peace and create the momentum for longer
term development,” Ms. Kang concluded.
ENDS
Chaloka Beyani, professor of international law at the London
School of Economics, was appointed Special Rapporteur on the Human Rights of
Internally Displaced Persons by the Human Rights Council in September 2010. As
Special Rapporteur, he is independent from any government or organization and
serves in his individual capacity.
For more information, visit:
UN Special Rapporteur on the human rights of IDPs:
http://www.ohchr.org/EN/Issues/IDPersons/Pages/IDPersonsIndex.aspx
UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
(OCHA): http://www.unocha.org/
European Commission’s Humanitarian Aid and Civil Protection
department (ECHO): http://ec.europa.eu/echo/
The UN Guiding Principles on Internal Displacement:
http://www.ohchr.org/EN/Issues/IDPersons/Pages/Standards.aspx
UN Human Rights, Country Page – Central African Republic:
http://www.ohchr.org/EN/countries/AfricaRegion/Pages/CFIndex.aspx
For more information and media requests, please contact Ms.
Harriet Hirst (+41 22 917 9172 / idp@ohchr.org)
For media inquiries related to other UN independent experts:
Xabier Celaya, UN Human Rights – Media Unit (+ 41 22 917
9383 / xcelaya@ohchr.org)
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