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17. 02. 2015.

RCA: Une mission de haut niveau appelle à un meilleur accès et une meilleure protection des populations vulnérables et des personnes déplacées



La version anglaise se trouve ci-dessous
English version, see below

RCA: Une mission de haut niveau appelle à un meilleur accès et une meilleure protection des populations vulnérables et des personnes déplacées

BANGUI / GENEVE (16 février 2015) - Une mission de haut niveau a terminé  sa visite de cinq jours en République Centrafricaine en attirant l’attention sur la souffrance humaine et en appelant à un plus grand accès et une meilleure protection des communautés vulnérables.

La Coordinatrice adjointe des secours d’urgence des Nations Unies, Kyung-wha Kang, le Rapporteur Spécial des droits de l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays, Chaloka Beyani et le Directeur des opérations humanitaires de la Commission européenne, Jean-Louis de Brouwer ont pu voir eux-mêmes les conditions de vie dramatiques des personnes directement touchées par la crise actuelle durant leurs visites de Bambari, Yaloke, Mpoko et PK5 à Bangui.

Beaucoup de choses ont changé depuis le début de la crise il y a un peu plus d’une année. Le pire a été évité. Cependant, malgré une augmentation importante de l’aide humanitaire, les besoins en assistance restent extrêmement élevés.

Plus de 2,7 millions de Centrafricains ont besoin d’aide pour survivre. Plus de 500 000 d’entre eux sont toujours déplacés. Beaucoup d’entre eux, en particulier les minorités, se retrouvent pris dans la violence continue et sont dans une situation encore plus désespérée.

La crise est devenue encore plus complexe et a pris la forme d’un conflit aux dimensions multiples. Les groupes armés se sont fragmentés ce qui a engendré une criminalité de grande ampleur. La situation pour les civils est devenue tendue et les rumeurs et manipulations politiques ne font qu’exacerber la violence.

« Une communication améliorée et fiable entre toutes les communautés est primordiale dans les situations de peur et de méfiance », a dit la Coordinatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Kang.

Mme Kang a exprimé une grande inquiétude quant aux sorts des minorités et des personnes déplacées dont les perspectives d’un retour à la normale sont menacées par cette complexité grandissante. Pour les déplacés dans le site de Mpoko à l’aéroport de Bangui les humanitaires restent engagés à travailler avec les autorités pour trouver des solutions alternatives basées sur des décisions informées et volontaires.

Pour les communautés musulmanes confinées dans des quartiers clairement délimités de Bangui et d’autres villes comme Berberati, l’engagement dans les efforts  louables des consultations populaires du forum de Bangui semblent loin et la réinsertion dans le tissu économique et social du pays paraissent encore des propositions distantes.

Pour les minorités peules, éleveurs de bétail piégés par le conflit dans des régions comme Yaloke, leur mode de vie est menacé car ils se retrouvent coincés dans des conditions dramatiques dans des enclaves.

« Tous ces groupes vont faire face à de différents défis sur le long terme pour retrouver un sentiment de normalité, cependant ils partagent une contrainte immédiate: la peur paralysante de l'insécurité, qui les empêche de retourner dans leurs quartiers, de réinvestir dans leurs activités économiques ou de faire leur traditionnel voyage migratoire», a indiqué Mme Kang.

Les attaques et les exactions contre les civils sont monnaie courante, y compris la violence sexuelle basée sur le genre et l'enrôlement forcé des enfants dans les groupes armés.

Ces groupes vulnérables ont besoin d'une protection immédiate. Il est de la responsabilité première des autorités de transition de protéger sa population. Les partenaires humanitaires peuvent encore faire plus en termes d'identification des plus vulnérables et soutenir les autorités locales et religieuses et la société civile à fournir des services adéquats et de protection, en particulier aux femmes et aux enfants.

La police et la gendarmerie nationale, avec le soutien des forces internationales doivent fournir une garantie plus efficace dans plusieurs parties du pays. Mais surtout, la violence et les combats doivent cesser. La Coordinatrice adjointe des secours d’urgence appelle tous les groupes armés à cesser immédiatement les violences et de s’attaquer aux civils. « C’est seulement lorsque la paix et la sécurité reviendra dans l’ensemble du territoire que les gens vont se sentir capables de réinvestir dans leur vie », a-t-elle ajouté.

La nécessité de promouvoir et de restaurer la cohésion sociale a tenu une place importante dans les discussions avec les hautes autorités de Transition, les dirigeants  religieux et communautaires ainsi que les personnes déplacées. Un élément indispensable pour rétablir la confiance à travers les divisions sectaires et ethniques et adresser les griefs est l'égalité des droits.

Le Rapporteur Spécial de l’ONU sur les droits de l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays, M. Beyani, a souligné que «tout centrafricain doit jouir des mêmes droits, y compris la liberté de circulation pour tous. Cela s’applique à toutes les populations déplacées. Personne ne devrait être empêché de se déplacer dans le pays, de traverser les frontières. Les gens ont le choix de choisir les solutions les mieux adaptées à leurs besoins et leur situation et leurs choix doivent être soutenus et respectés », a dit M. Beyani tout en ajoutant que « cela contribuera beaucoup à rétablir la cohésion sociale ».

M. Beyani a rappelé que la RCA a été l'un des premiers signataires de la Convention de Kampala sur les personnes déplacées. Il a également salué le développement d'une politique nationale sur les déplacements internes, et encourage les autorités à traduire la Convention en solutions pratiques pour les personnes déplacées.

En ce qui concerne l'action humanitaire, M. de Brouwer a confirmé le soutien continu de l’Union européenne au processus de transition ainsi que son engagement à répondre aux besoins humanitaires et soulager la souffrance humaine. Il a réitéré que l'aide est fournie sur la base des besoins, indépendamment des affiliations religieuses, politiques ou ethniques.

« Les organisations humanitaires sont là pour aider tout le monde, toute les personnes qui ont besoin d’aide. En faisant cela, les travailleurs humanitaires prennent de grands risques », a déclaré M. de Brouwer. . Assurer l'accès aux populations dans le besoin et la sauvegarde de l'espace humanitaire sont donc essentiel afin de préserver la capacité des groupes d'aide à fonctionner de manière indépendante.

La mission de haut niveau a également rappelé qu’un autre principe essentiel doit être réintégré dans le contexte actuel: la nécessité absolue de distinguer les combattants et les éléments armés des populations civiles. Dans tous les sites, les camps et enclave visités, la présence de groupes armés se mêlant aux communautés met en danger la protection des personnes déplacées.

« Il est essentiel que nous prenions toutes les mesures nécessaires pour préserver le caractère civil des camps et des sites de déplacés, » a insisté la délégation.

Enfin, les trois membres de la délégation ont réitéré l'engagement des organisations humanitaires, l'ONU et ECHO au peuple de la RCA et les autorités nationales. Ils rendront compte des messages qu'ils ont reçus de fonctionnaires et des personnes vulnérables à leurs sièges respectifs et veilleront à ce que les actions de la communauté humanitaire soient partagées aux partenaires du développement. Une importance accrue sur la reconstruction et la résilience est impérative et fera l'objet d'un engagement commun bien au-delà de la période actuelle de transition.

« Nous allons continuer à fournir une assistance humanitaire d'urgence aux plus vulnérables tout en s’engageant avec la communauté internationale pour aider les Centrafricains à se diriger vers la paix et créer une dynamique de développement à long terme, » a conclu la délégation.

FIN

Chaloka Beyani, professeur de droit international à la London School of Economics, a été nommé Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en septembre 2010. En tant que Rapporteur spécial, M. Beyani agit à titre individuel, indépendamment de tout gouvernement ou organisation. Pour de plus amples informations, consultez :

Principes Directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays : http://www.ohchr.org/EN/Issues/IDPersons/Pages/Standards.aspx

Page du HCDH sur le pays – République centrafricaine : http://www.ohchr.org/FR/Countries/AfricaRegion/Pages/CFIndex.aspx

Pour des informations additionnelles et des demandes des médias, veuillez contacter Harriet Hirst (+41 22 917 9172 / idp@ohchr.org)

Pour les demandes des médias relatives à d’autres experts indépendants des Nations Unies :
Xabier Celaya, Droits de l’homme de l’ONU – Unité média (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)  

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Regardez l’Index universel des droits de l’homme : http://uhri.ohchr.org/fr/


NEWS RELEASE

CAR: High-level mission calls for greater access and protection of IDPs and vulnerable communities
  
BANGUI / GENEVA (16 February 2015) – A high-level mission wrapped up a five-day visit to the Central African Republic drawing attention to the human suffering and calling for greater access to and better protection of vulnerable communities.

The United Nations Deputy Emergency Relief Coordinator, Kyung-wha Kang, the Special Rapporteur on the human rights of internally displaced persons, Chaloka Beyani and ECHO Director of Operations, Jean-Louis de Brouwer, saw for themselves the appalling living conditions of people directly affected by the current crisis during their visits to Bambari, Yaloke, Mpoko and PK5 in Bangui.

Much has changed since conflict erupted more than a year ago. The worst has been avoided. Yet in spite of a significant scaling up of humanitarian action, the need for assistance remains extremely high.

More than 2.7 million Central Africans require one form or another of external help to survive. Some 500,000 are still displaced. Many of them, in particular some minority populations that remain trapped by the continued violence, are in an ever more precarious and desperate situation.

The crisis has grown in complexity and has become a multi layered conflict. Armed groups are fragmenting into numerous bands resulting in widespread banditry. The situation of vulnerable civilians becomes more intractable and subject to rumours and political manipulation that exacerbate violence.

 “Improved and reliable communication with all communities is key in this situation of deep fear and mistrust,” asserted the UN Deputy Emergency Relief Coordinator, Ms. Kang.

Ms. Kang expressed deep concern for the fate of the many pockets of minorities and displaced civilians whose return to a normal and dignified life is impeded by this growing complexity. For the IDPs that remain in the Mpoko site at Bangui's airport, humanitarians are committed to working with authorities to find alternative solutions based on their informed and voluntary decisions.

For Muslim minorities confined in clearly delimited neighbourhoods in Bangui and other towns such as Berberati, engagement in the otherwise laudable efforts of popular consultations in the Bangui Forum seems remote and reinsertion in the social and economic fabric of the country is only still a very distant proposition.

For nomadic Fulani cattle herders trapped by the conflict in such places as Yaloke, their very way of life is threatened as they languish in appalling conditions in enclaves.

“All these groups might face different long term challenges to regaining a sense of normality but they do share one common immediate constrain: the paralyzing fear of insecurity, which stops them from returning to their neighbourhoods, reinvest in their economic activities or embark on their traditional migratory journeys,” Ms. Kang noted. Attacks and exactions against civilians are rife, including sexual gender based violence and forced enrolment of children in armed groups.

Such vulnerable groups require immediate protection. It is the primary responsibility of the Transitional authorities to protect its population. Humanitarian partners can still do more in terms of identifying the most vulnerable and supporting local and religious authorities and civil society in providing adequate services and protection, in particular to women and children. National police and Gendarmerie, with the support of international forces must provide more effective security in more parts of the country.

“Violence and fighting must stop,” Ms. Kang said, calling on all armed groups to immediately stop attacking and preying on civilian. “Only when peace and security returns to all corners of CAR will people feel empowered to reinvest in their lives.”

The need to promote and restore social cohesion featured prominently in discussions with senior officials from the Transitional Authority, religious and community leaders as well as displaced people. An indispensable component to restore trust across sectarian and ethnics divides and address grievances is equality of rights.

The UN Special Rapporteur on the human rights of internally displaced persons, Mr. Beyani, stressed that “all Central African must enjoy the same rights, including freedom of movement for all. This applies to all displaced populations too. No one should be stopped from moving within the country, to cross borders on their way out or back in. People have the choice to choose solutions best suited to their needs and situation and their choices must be supported and respected”. This will contribute much to restoring social cohesion.

Mr. Beyani recalled that CAR was one of the first signatories of the Kampala Convention on IDPs. He also welcomed the development of a national policy on internal displacement, and encourages the authorities to translate the convention into practical solutions for IDPs.

With regards to the humanitarian action, ECHO Director of Operations, Jean-Louis de Brouwer confirmed the continuous support of the European Union to the transition process as well as its commitment to address on-going humanitarian needs and alleviate human suffering too. He reiterated that aid is delivered on the basis of needs, regardless of religious, political or ethnic affiliations.

“Humanitarian organizations are here to help everyone and anyone who needs assistance. In so doing, humanitarian workers take great risks. Ensuring access to population in need and safeguarding humanitarian space is therefore essential to preserve the ability of aid groups to operate independently.”

The high level mission also noted another essential principle which needs to be reinstated in the current context is the absolute necessity to distinguish combatants and armed elements from civilian population. In all the sites, camps and enclave visited, the presence of armed groups, mingling freely among the community endangers the protection of IDPs. The delegation stressed that it is vital to take all necessary steps to preserve the civilian nature of IDP camps and sites.

Finally, the three members of the delegation reiterate the commitment of humanitarian organizations, the UN and ECHO to the people of CAR and the national authorities. They will take the messages they received from officials and vulnerable people back to their respective headquarters and will ensure that the actions from humanitarian community bridges to development partners.
More emphasis on rebuilding resilience has been identified as imperative and will be the focus of common engagement well beyond the current period of transition.

“We will continue to deliver urgent humanitarian assistance to the most vulnerable while engaging with the broader international community to help Central Africans bring about peace and create the momentum for longer term development,” Ms. Kang concluded.

ENDS

Chaloka Beyani, professor of international law at the London School of Economics, was appointed Special Rapporteur on the Human Rights of Internally Displaced Persons by the Human Rights Council in September 2010. As Special Rapporteur, he is independent from any government or organization and serves in his individual capacity.

For more information, visit:
UN Special Rapporteur on the human rights of IDPs: http://www.ohchr.org/EN/Issues/IDPersons/Pages/IDPersonsIndex.aspx  
UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA): http://www.unocha.org/
European Commission’s Humanitarian Aid and Civil Protection department (ECHO): http://ec.europa.eu/echo/

The UN Guiding Principles on Internal Displacement: http://www.ohchr.org/EN/Issues/IDPersons/Pages/Standards.aspx

UN Human Rights, Country Page – Central African Republic: http://www.ohchr.org/EN/countries/AfricaRegion/Pages/CFIndex.aspx

For more information and media requests, please contact Ms. Harriet Hirst (+41 22 917 9172 / idp@ohchr.org)

For media inquiries related to other UN independent experts:
Xabier Celaya, UN Human Rights – Media Unit (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)  

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